Intérim : perdre sa vie en allant la gagner

Intérim : perdre sa vie en allant la gagner

Salariée intérimaire de Manpower agée de 58 ans Chantal est décédée sur son lieu de travail. Elle était agent d’escale pour la société OPS, filiale de WFS.

Les collègues sont intervenus à deux reprises pour faire appeler les secours par l’instance de régulation. Elle est morte dans les bras d’une autre intérimaire, près d’une heure après la première demande d’intervention.

Manpower et client OPS contestent l’accident du travail auprès de la CPAM.

• Le taux AT/MP est partagé pour deux tiers par l’entreprise de travail temporaire et pour le tiers restant par l’entreprise utilisatrice.

Nous comprenons mieux pourquoi l’entreprise Manpower a bloqué la négociation sur la santé et la sécurité au travail des salariés intérimaires.

Le syndicat CGT Manpower a alerté sur les conditions de travail des salariés intérimaires car la société OPS a forcé les cadenas des vestiaires et à mis les effets personnels des salariés intérimaires dans des sacs poubelles.

Le médiateur pour l’emploi responsable de l’entreprise Manpower a mené une enquête auprès de l’entreprise utilisatrice mais sans inviter l’organisation syndicale CGT Manpower. Une médiation a sens unique, voilà ce que Manpower appelle le dialogue social. Réponse du médiateur : « je n’ai relevé aucun élément qui mettrait en cause la responsabilité de Manpower ».

Une campagne sur la santé et la sécurité au travail dans l’intérim vient d’être mise en place par l’Union syndicale de l’intérim.

Nous espérons que les entreprises (que ce soit dans l’intérim ou dans les entreprises utilisatrices) vont enfin prendre conscience que les salariés intérimaires ne sont pas que de la marge pour gaver les actionnaires.

Les salariés intérimaires ne doivent plus perdre leur vie en allant la gagner.

Miroir Social – Martial Lamachia – 7 novembre 2016

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