Action CGT Manpower 10 avril 2019 au siège Manpower France
Ce matin, une vingtaine de délégué.e.s du syndicat CGT Manpower a investi la salle polyvalente du siège social de l’entreprise, Immeuble Eureka à Nanterre, où se déroulait la réunion du Comité Central d’Entreprise (CCE) Manpower, afin d’interroger la Direction sur la prime de fidélité Manpower.
Sifflets à la bouche, drapeaux brandis et gilets rouges sur le dos, les délégué.e.s CGT Manpower ont interrompu la réunion du CCE en cours et obtenu de prendre le micro pour délivrer leur message, au nom des intérimaires, quant à la prime de fidélité.
Les raisons de notre action sont contenues dans le tract rédigé à cette occasion (voir ci-dessus).
La direction n’a pas réussi à convaincre la CGT Manpower quant au bien-fondé des décisions unilatérales prises, contre toute logique.
La CGT Manpower a exprimé toute son incompréhension et toute sa colère, et demandé à être reçue par le Président de ManpowerGroup France, Alain Roumilhac afin de pouvoir lui communiquer ses revendications.
Si nous n’avons pas obtenu de réponse aux 2 questions posées dans notre tract, nous avons obtenu l’engagement de la Direction d’organiser une réunion bilatérale entre Alain Roumilhac et la CGT Manpower.
En effet, le 10 avril à 14 h 00, nous avons reçu un message de la direction de l’entreprise nous indiquant qu’une délégation de notre syndicat CGT Manpower serait reçue le mercredi 17 avril 2019.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informé.e.s de l’évolution des négociations sur ce sujet.
Bien fraternellement.
Patrice Ballester
Délégué Syndical Central
CGT Manpower France
Fait à Montreuil le 10 avril 2019
Retrouver l’action de la CGT Manpower en vidéo
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La vidéo en cliquant ici
La Loi du 24 décembre 2018 a instauré la Prime MACRON ou Prime Exceptionnelle de Pouvoir d’Achat (PEPA). Que dit la Direction de Manpower sur le critère de présence le 31 décembre 2018 requis pour être éligible ?
« L’application des critères de la loi du 24/12/18 étant inadaptée à notre politique sociale, et risqués d’un point de vue juridique, nous avons décidé de s’en détacher. »
« Nous considérons que la condition de présence au 31 décembre est peu adaptée à notre profession, la probabilité de présence d’un intérimaire à cette date étant très aléatoire au regard de l’ensemble de son activité sur l’année. Nous pourrions donc renoncer au bénéfice des avantages liés à cette prime et reporter un budget équivalent vers d’autres dispositifs à condition que les organisations syndicales en soient d’accord…Cette date du 31 décembre 2018, veille d’un jour férié et lendemain d’un dimanche non travaillé, exclut de fait pour le travail temporaire de nombreux salariés qui ne sont pas en mission en cette fin d’année. »
Chez Manpower, pas de Prime PEPA défiscalisée mais une prime de fidélisation.
Manpower n’appliquera donc pas le critère de présence au 31 décembre 2018 pour le versement de sa prime de fidélité ? Et bien si, la Direction de Manpower l’a fait !!!
Combien de salarié.e.s intérimaires ayant cumulé 1 820 heures sur l’année 2018 ont-ils/elles été exclu.e.s ? Combien d’économies ont été faites sur le dos des intérimaires ?
Nous demandons que la Direction réponde à ces 2 questions et demandons le versement de la prime de fidélité à celles et ceux qui ont cumulé 1 820 heures* rémunérées en 2018.
*Durée légale en France : fixée à 35 heures hebdomadaires ou 1 607 heures annuelles pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, la durée légale du travail est une durée de référence.
Fait à Montreuil le 8 avril 2018
Le 17 avril 2019, une délégation du syndicat CGT Manpower France a été reçue par Alain Roumilhac et Franck Bodikian, respectivement Président et DRH Groupe de Manpower France.
Cette rencontre fait suite à l’action menée le 10 avril dernier, lorsque la CGT Manpower France a interpellé la direction de l’entreprise sur les critères et modalités d’obtention de la prime de fidélité Manpower.
En effet, Manpower a décidé d’appliquer le critère de présence au 31 décembre 2018, excluant ainsi des milliers d’intérimaires. La délégation CGT Manpower était composée de Martial Lamachia, Camille Balana et Patrice Ballester.
Durant la réunion, nous avons développé nos arguments et mis la direction face à ses contradictions. Est ce la faute des intérimaires si de nombreuses entreprises utilisatrices ont fermé durant les fêtes de fin d’année ?
Ces intérimaires ont retrouvé leur poste et leur mission lorsque l’entreprise a repris son activité, début janvier 2019.
Pour la CGT Manpower, pénaliser les intérimaires non présents le 31/12/2018 n’est pas concevable. Nous l’avons répété, et Alain Roumilhac nous a entendu sur ce point…
Puis 2 questions ont été posées à Alain Roumilhac :
- Combien d’intérimaires ayant cumulé 1 820 heures sur l’année 2018 ont ils été exclus du versement de la Prime ?
- Combien d’économies ont été réalisées sur le dos des intérimaires ?
Réponses de la direction :
- Environ 1 200 intérimaires ont travaillé 1 820 heures en 2018 et n’ont pas perçu la prime de fidélité.
Manpower a ainsi évité de leur verser 60 0000 euros.
Franck Bodkian a essayé de justifier la position de l’entreprise, utilisant les arguments déjà servis la semaine précédente.
Alain Roumilhac nous a indiqué qu’il n’entendait pas revenir sur les choix de ses équipes et de l’entreprise, et dit qu’il refusait de « régulariser » toutes celles et ceux qui, bien qu’ayant travaillé 1 820 heures en 2018, n’ont pas perçu la prime de fidélité Manpower.
Il a toutefois accepté d’étudier la situation des intérimaires victimes de la fermeture des entreprises utilisatrices pour congés, et donc non présents à l’effectif le 31/12/2018.
La direction semble avoir finalement accepter le critère de présence du/de la salarié.e à la fermeture et à la réouverture de l’entreprise utilisatrice.
Nous avons donc obtenu que le critère de présence au 31 décembre saute, et qu’il soit remplacé.
Chaque entreprise utilisatrice ayant sa propre organisation, une souplesse devrait donc être appliquée pour considérer l’éligibilité de l’intérimaire.
Les conditions d’attributions de la prime de fidélité devraient évoluer et les règles appliquées jusqu’à présent pour le versement de la prime de fidélité pourraient être aménagées. En conservant les règles d’éligibilité en vigueur et afin de neutraliser les effets du critère de présence au 31/12/18, la direction pourrait rajouter à ses critères ces quelques lignes :
» En cas de la fermeture de l’EU pour les fêtes de fin d’année, le salarié devra avoir été en mission jusqu’à la fermeture de l’EU en décembre 2018 et présent à la réouverture en 2019 et ce dans la même entreprise utilisatrice.
L’absence du salarié pour congés entre le 14 décembre 2018 et le 31 décembre 2018 n’a aucune incidence sur son éligibilité, si le salarié est présent dans la même EU entre le 1er et le 14 janvier 2019. »
Nous attendons à présent le texte de la direction que Franck Bodikian va nous transmettre, et la rédaction de cette modification. Cette modification devrait permettre à plusieurs centaines de salarié.es de percevoir la prime de fidélité.
Une deuxième problématique a été posée aux deux dirigeants : comment faites-vous pour les intérimaires n’ayant pas touché la prime PEPA des entreprises utilisatrices conformément au loi concernant l’égalité de traitement ?
Réponse de la direction : temps que l’entreprise utilisatrice refuse de payer nous ne verseront pas la prime aux intérimaires et ensuite assigner les clients au tribunal pour nous faire rembourser.
La CGT Manpower a voulu savoir ce qu’il se passerait si ces entreprises ne payait jamais ?
M. Roumilhac nous a simplement répondu : Allez au tribunal, là nous serons obligés de payer…
Si l’engagement de M. Roumilhac est respecté et que les intérimaires concerné.e.s sont régularisé.e.s dès la paie du 12 mai, alors ce sera une victoire pour la CGT Manpower. Victoire qui sera due à notre détermination, aux actions menées en faveur des salarié.e.s, et qui démontrent que notre engagement n’est pas vain,.
Patrice Ballester
Délégué Syndical Central CGT Manpower
Montreuil, le 19 avril 2019